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Partie 1 : Comment trouver le bon professeur de yoga ?

  • flowerchen77
  • 23 sept.
  • 5 min de lecture
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La motivation pour rédiger cet article m'est venue après avoir lu les livres de TKV Desikachar et A.G. Mohan. La plupart de leurs messages encourageant les professeurs et les pratiquants de yoga m'ont amené à réfléchir et à m'interroger fréquemment. Comparé aux philosophies d'enseignement antérieures, cela nous amène à déplorer que le yoga moderne, malgré sa popularité, soit souvent devenu une formalité superficielle entre client et instructeur.


Je continuerai au cours des prochains mois à partager avec vous les enseignements tirés de ces sources, qui pourraient nous apporter davantage d’inspiration.

Collectionneurs ou Connecteurs ?


Aujourd'hui, il y a trop de choix.  Dans l'Antiquité, il n'y avait qu'un seul enseignant.  Comme on dit, beaucoup de gens sont des « collectionneurs » mais pas des « connecteurs ».  C'est pourquoi beaucoup de gens n'ont pas vraiment tiré profit du yoga. 


Il existe toutefois un problème actuel avec le yoga. Beaucoup de gens ne savent pas comment ils devraient vraiment le pratiquer. Il me semble qu'il y a un problème avec la façon dont il est enseigné ; il semble manquer quelque chose. Tel qu'il est présenté aujourd'hui, il n'est pas très clair comment on peut pratiquer le yoga. Il existe tellement d'écoles différentes, et chacune semble mettre l'accent sur des aspects différents. Est-ce du yoga si vous suivez certains cours de formation, lisez des livres et assistez à des séminaires sur différents sujets ?


Aujourd'hui, les élèves de yoga lisent beaucoup de notes, font quelques postures, méditent sur divers sujets. Dans notre tradition, la force du yoga tire son pouvoir de la relation entre le professeur et l'élève. Si cette relation n'existe pas, alors le yoga n'a aucun sens.


Il existe trois types de connexion. L'une est la connexion entre l'élève et le professeur. Ensuite, il y a la connexion entre le professeur et l'élève. Enfin, il y a la connexion mutuelle, qui est l'idéal. Le professeur se rapproche de l'élève, et l'élève se rapproche du professeur. Ce n'est pas un processus passif.


J'ai récemment appelé un de mes élèves parce que je voulais le voir. Bien qu'il soit une personne très occupée et importante, il m'a répondu : « Vos désirs sont des ordres. » C'est ainsi qu'il considère son professeur. Il m'a donc dit : « Je vais annuler quelque chose et je serai là à 19 h 30. » J'ai été très touché.  Je n'ai jamais profité de mon influence, mais cela illustre bien quelque chose. Pour moi, le lien entre l'élève et le professeur est fondamental. Les techniques sont des structures superficielles, quelque chose qui se trouve à la surface. Mais je ne suis pas sûr que de telles relations fondamentales existent encore dans le monde contemporain du yoga.


La confiance que cet élève avait en moi était le résultat du succès du travail que nous avions accompli ensemble.  Pour ce travail, il faut être compétent. Il ne suffit pas de simplement faire quelques postures. Nous devons connaître nos élèves et comprendre leur structure mentale ou psychologique. Nous devons ensuite concevoir une pratique qui leur est propre et les observer pendant qu'ils la pratiquent. Dès qu'ils commencent à pratiquer régulièrement de cette manière, les résultats ne se font pas attendre. Ce sont là quelques-uns des facteurs qui mènent à une relation profonde.


Il est difficile de nouer une relation.  Il faut du temps pour instaurer la confiance.  Ce n'est pas facile.  En Inde, il existe un dicton qui dit : « Seules quatre oreilles doivent entendre : celles du professeur et celles de l'élève. »  C'est pourquoi, dans la transformation, il n'y a qu'une seule connexion : celle entre le professeur et l'élève, en tête-à-tête.  En sanskrit, on dit que si vous voulez apprendre quelque chose qui vous aidera à vous transformer, c'est comme une opération chirurgicale.  Un médecin ne peut pas opérer plusieurs personnes en même temps.  Ce cadre et cette ambiance doivent être confidentiels.  Non seulement ils doivent être confidentiels, mais ils doivent aussi paraître confidentiels.   Comme lorsque j'ai fermé la porte pour notre séance.  Il n'y a que vous et moi ici.  La résistance à une relation aussi étroite est souvent énorme.  Il y a beaucoup de problèmes, comme la honte éventuelle et les questions de confiance.  Tous ceux qui ont pratiqué le yoga n'ont pas été transformés.


Citation tirée du livre : Freud and Yoga. Par T.K.V Desikachar et Hellfried Krusche

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Aujourd’hui, la figure du professeur de yoga n’est plus toujours perçue comme un guide vers quelque chose de profondément sacré. Et par « sacré », on ne parle pas de dogme ou de croyance, mais de cette connexion intime à notre véritable nature — à ce que nous sommes vraiment — au sein du grand tout : cette manifestation vivante qui englobe les animaux, les plantes, les minéraux… et bien sûr, les êtres humains.


Le yoga, dans son essence, nous rappelle que nous avons une place unique, une fonction bien précise dans ce vaste ensemble. Mais avec le temps, cette compréhension s’est peu à peu perdue. Elle s’est transformée, déformée même, dans des formes qui donnent parfois l’illusion d’un éveil… sans en porter la vérité.


Dans notre monde actuel, l’humain a souvent pris une place disproportionnée, comme s’il s’était détaché de cette harmonie naturelle. Les instincts les plus bas se sont imposés là où les valeurs élevées devraient guider. Il arrive même que l’élève se pense plus savant que l’enseignant.


Aujourd’hui, trop souvent, le rôle du professeur de yoga se limite à transmettre une série de mouvements techniques, parfois sophistiqués, mais qui procurent surtout un bien-être temporaire. Or, le yoga, dans sa profondeur, est bien plus qu’un simple apaisement. C’est une porte vers une transformation intérieure. Une expérience qui, parfois, peut secouer, révéler, déstabiliser — pour mieux réveiller ce qui sommeille en nous.


La société que nous avons construite nous pousse vers toujours plus de confort immédiat, vers une facilité qui, au fond, nous éloigne de notre puissance intérieure. Elle nourrit des illusions, et dans ces illusions, l’être humain se rétrécit.


Sortir d’un cours ou d’une retraite de yoga ne devrait pas forcément rimer avec « bien-être ». Cela peut aussi signifier avoir traversé un processus profond, remué des couches enfouies, rencontré des zones d’ombre — pour mieux les éclairer.


Le yoga, bien sûr, doit s’adapter à chacun. Mais il est normal qu’il confronte, sans jamais devenir dur. Dans la simplicité de ce qui est, il ouvre un espace pour voir vraiment. Et voir, dans un monde rempli de distractions et d’apparences, n’est pas toujours chose facile.


Aujourd’hui, même ajuster un élève et lui dire la vérité — par un mot, un regard, une observation — peut sembler être un défi. Tant il est devenu rare de recevoir sans se braquer. Et pourtant, c’est peut-être dans ces petits gestes, dans cette présence authentique, que le vrai enseignement se transmet encore.


Il existe deux types d'enseignants. Ceux qui vous disent ce que vous voulez entendre et ceux qui vous disent ce que vous ne voulez pas entendre.

– T.K.V Desikachar

 
 
 

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