AYL
Pourquoi est-ce que nous pensons que le travail sur l’attention sur la respiration est le futur ?
Dernière mise à jour : 8 mars

Jérôme
Au début dans mes toutes premières pratiques du yoga, j’ai été touché après mon troisième ou quatrième cours, lorsque la respiration a été introduite dans une pratique d’asana, ce qui n’avait pas été fait dans les cours d’avant. Même si celle-ci n’était pas bien exécutée, ce jour-là, j’ai été touché, mais je n’avais jamais fait le lien que c’était en fait la respiration qui avait joué son rôle. Et j’ai su là, que je voulais transmettre quelque chose de plus profond que ce que je faisais en tant qu’entraîneur de natation, mais je n’avais pas encore mis le doigt sur le pouvoir de la respiration, plus profondément l’attention sur la respiration. Mes 2 premières années de pratique ont été mal dirigée, tout était sur la technique des alignements, avec une respiration très superficielle, c’est-à-dire faire un son audible au niveau de la glotte. Et pourtant, à cette époque, j’avais rencontré plusieurs professeurs très connus au niveau international, mais ils n’ont jamais mis le doigt sur la respiration ou alors très superficiellement. Puis j’ai rencontré Mark, Joanne et Shankara Darby qui ont mis l’accent sur ce qui allait devenir mon salut, la conscience de la respiration. J’ai dû reprendre depuis le début, et il m’a fallu encore environ 2 ans pour mettre ceci correctement en place avec un entraînement quotidien. Après ceci, mon attention sur la respiration et son utilisation sont devenues très stables et profondes avec une conscience dans tout le corps. Les clés à mettre en place étaient simples, mais ça n’a pas été facile, et ce n’était pas juste ce qu’on nous apprend dans la plupart des cours. Après ses deux ans, il y a eu une réelle transformation interne, c’est-à-dire que ma vision à changer. Quand des professeurs vous amène ça, c’est qu’ils ont compris ce qu’est la pratique et la direction qu’elle doit prendre. Pendant ces 2 ans, je suis revenu dans la base, et j’ai arrêté de vouloir évoluer dans l’aspect esthétique des alignement et performance des postures et de vouloir avancé dans les séries avancées, je mis toute mon attention sur uniquement sur la respiration et l’engagement juste. Je sentais qu’il se passait quelque chose de différent que ce qui avait été proposé avant. J’ai continué sans rien démordre, en faisant confiance parce que je voulais absolument percer ce qui était un mystère pour moi, je ne pouvais pas croire que le yoga proposait juste une suite de postures et un bien-être passager, la vie est bien plus complexe et riche. Cet engagement allait m’apporter bien plus, un rien encore plus grand. La posture, au-delà des bénéfices physiques, si elle est correctement exécutée, n'est qu'un outil, une forme. Les pratiquants qui ont cette ouverture développent l’intelligence, et ne sont plus dans la forme, mais dans les actes. Revenir dans les bases ne veut pas dire qu’il faut maîtriser certaines postures avant de pouvoir aborder les suivantes, c’est sur les aspects psychologiques qu’il faut qu’il y ai un changement, c’est une maturation qui prend le temps qu’il faut. Et il y a certainement dans la base plus de force et de subtilité à développer. L’enseignement actuel du yoga n’est certainement pas assez mis sur les aspects de la maturation psychologique du pratiquant, mais trop sur les aspects techniques et visuels des postures, en pensant que tout va se faire comme ça. Ça dépend de ce que nous pratiquons, des actions mises en place, on peut facilement partir à l’opposé. Il y a une marge de manœuvre assez étroite, mais une possible réaction élévatrice de l’individu. Ces aspects ne sont pas assez mise avant, pourtant, c’est ce que le yoga devrait permettre.
Tant qu’il y a l’envie de faire des postures pour les postures, c’est que ce n’est pas encore mature. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut plus pratiquer les postures et aimer la pratique, mais il y a une compréhension que ce ne sera jamais une finalité. À ce moment-là, il n’y a pas de temps à perdre, il faut aller à l’essentiel. Il n’y a plus l’envie de la forme, vous allez là où c’est nécessaire, sans attente. Ce processus amène infiniment plus loin, que le yoga qui est pratiqué pour le confort du quotidien. Ce n’est pas un stretching amélioré. Le yoga dans les profondeurs de ces techniques et un ensemble d’outil psychophysiologique qui doit permettre de travailler sur vous-même de l’intérieur. Le principe, c’est la non-compensation, arrêter tout ce qui n’est pas nécessaire, arrêter de faire le moindre mouvement inutile, tant les mouvements physiques que mental. Ne plus gaspiller, mais préserver, recycler et transformer, développer l’énergie, la subtilité, accueillir et arrêter de lutter, créer de l’espace. Juste l’essentiel.
Si ce cheminement-là n’est pas en marche, c’est que certainement ce n’est encore pas le moment à renoncer à notre cœur et à notre tête. Si la pratique est dirigée longtemps uniquement de postures et pour les postures, le réveille tardif, peut-être douloureux, car le retour à la base s’imposera, et il est même possible de ne jamais s’en apercevoir. La respiration a toujours été accessible, ce n’est pas un truc nouveau, mais au-delà de sa nécessité à la vie sur terre, elle est un outil à une vie meilleur. Encore aujourd’hui, elle n’est pas assez mise en avant, certainement par manque de pratique et de compréhension. Plusieurs pratiquants venus à nos cours, n’ont pas accepté de se remettre en question par rapport à l’intention sur la qualité de leur respiration, certains sont parti, trop difficile de voir les choses comme elles sont, et ont peur de changer, ou de quitter la conformité. C’est la maturation psychologique qui doit être mise en avant. Ce n’est pas anormal de se faire prendre dans la forme, il faut bien expérimenter avant de comprendre, mais le professeur doit susciter et mettre en lumière la possibilité d’un réel changement. Notre approche et notre enseignement a souvent été mal compris, mais il a aussi touché certaines personnes. Quand vous rentrer dans une salle de pratique, vous pouvez entendre cette respiration sonore bien particulière. Certains qualifieront ça comme gage de qualité, mais si vous observez bien, la plupart ou l’ensemble ont une respiration de pauvre qualité, c’est une illusion. Ce n’est pas la force du son, mais la qualité de placement consciente de la respiration dans toutes les cellules qui fait la différence, parce que cela vous demande une attention toute particulière dans la douceur. Il faut cultiver et entretenir ce qui entraîne la compréhension et le changement.
Si le processus est bien mis en place, c’est une partie gagnante, parce que c’est un processus constructif qui permet une transformation profonde vers l’ouverture de la conscience. Et non vers une attente illusoire, mais vers la réalité, vers la liberté. En se focalisant sur les postures, nous ne serons jamais satisfaits, c’est un cycle sans fin du mental egotique, et c’est la direction de l’ego qui prend une mauvaise direction. En se focalisant sur la conscience de la respiration, l’engagement de la posture, la sensibilité ce développe et le mental se calme, le processus pranique atteint les profondeurs de l’être, nous touchons la subtilité et c’est l’éternité de l’instant. C’est la sérénité de l’instant que nous devons cultiver, et non les énergies négatives, qui nous empêchent d’avancer et nuisent non seulement à notre corps, mais, plus encore, à notre esprit.
Quand j’ai commencé les pratiques de yoga et venant de sport cardio-vasculaire, entre autres la natation, je pensais être bon dans la respiration. Ce n’était pas le cas. Souvent les sportifs de sport cardio-vasculaire, et même des sportifs de haut niveau ne travaille pas la respiration, il l’utilise dans l’effort de leur discipline par la force des choses et sans conscience de celle-ci. Un peu plus bas, vous trouverez une étude sur la respiration faite avec des sportifs de compétition.
Flower
J'ai commencé ma pratique du yoga à Taiwan en 2006. Au début, j'ai essayé différents styles de yoga, mais je me suis ensuite concentrée sur l'Ashtanga Vinyasa Yoga, en allant au cours tous les matins pour une pratique régulière et indépendante de style Mysore.
À l'été 2008, je me suis inscrite au programme de formation de professeurs d'Ashtanga Vinyasa Yoga à Samahita (à Koh Samui, en Thaïlande) l'été suivant. Après mon inscription, j'ai été contactée par Samahita pour faire des "travaux préparatoires", qui comprenaient des lectures de yoga en anglais, notamment les Yoga Sutras, la Bhagavad Gita, la nutrition diététique, des livres d'anatomie sur le yoga, Yoga Mala..... Chaque jour, je dois noter la progression de ma pratique des Asanas et le ressenti de toutes mes séances de conscience et de Pranayama. Notes mensuelles de lecture de livres. J'ai passé toute l'année précédant le début du programme de formation des professeurs à étudier par moi-même et à développer une attitude consistant à lire les livres en anglais et à prendre la vie du yoga au sérieux.
Au cours de l'été 2009, je me suis rendu à Samahita pour deux mois, en plus du premier mois de la formation de professeur, et du deuxième mois de l'atelier sur la méthode du pranayama. Le premier programme de formation des enseignants a été très fructueux.
Au printemps 2010, j'ai pris l'avion avec mon père pour rendre visite à ma sœur à Montréal, au Canada, pendant sept jours. Avant notre départ, j'ai consulté Internet et j'ai découvert que le seul studio à Montréal qui enseignait le Mysore était le studio de yoga de Mark Darby et Joanne Darby. Le matin de mon arrivée à Montréal, j'ai pris le métro pour me rendre au studio de yoga. En cinq jours seulement, les ajustements et les conseils de Darby et de sa femme dans la salle Mysore avaient complètement révolutionné mes trois années d'expérience. J'ai décidé d'appliquer l'approche organique de Darby à ma pratique. J'ai alors renouvelé mes idées et mes modèles de pratique existants.